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  • Vibrant plaidoyer sur l’achat canadien par le PDG de « Bien fait ici » à la Conférence Hardlines

    Le 22 octobre dernier, au Manoir Richelieu, le président-directeur général du programme « Bien fait ici » a su toucher les cœurs, les esprits et les portefeuilles.

    Richard Darveau a démontré, par des mots et des images, que les Québécois et les Canadiens consomment beaucoup de produits et de services provenant d’ici. Il suffit de regarder les artistes que nous admirons, les athlètes que nous suivons, et les marques que nous achetons pour constater notre engouement pour ce qui est fait ici. Cette tendance se reflète également à l’épicerie, où les produits locaux sont très prisés.

    Mais une question cruciale surgit : pourquoi n’achetons nous pas davantage canadien en quincaillerie?

    Sa réponse, d’une simplicité désarmante : « C’est parce qu’on ne sait pas ce qui est fait ici. »

    Même les conseillers-vendeurs en magasin sont, pour la plupart, incapables de distinguer les produits provenant des États-Unis, de la Chine ou du Canada.

    Le sirop d’érable ou une toile d’Emily Carr ou de Jean-Paul Riopelle sont nationalement reconnaissables. La Baie d’Hudson, le Cirque du Soleil ou Lululemon le sont également.

    En revanche, un contreplaqué de Colombie-Britannique peut sembler identique à celui de Chine aux yeux d’un amateur. Une pelle fabriquée au Québec ou une feuille de gypse des Maritimes peuvent être confondues avec des produits étrangers. De même, un pot de peinture sud-américain pourrait être pris pour un produit ontarien.

    C’est pourquoi il est primordial que les manufacturiers canadiens investissent un peu de temps et d’argent pour apposer le logo « Bien fait ici » sur leurs articles accrédités par le programme; ce logo devrait également figurer sur leurs supports de communication : sites web, catalogues de produits, publicités et kiosques d’exposition.

    Mais cela ne suffit pas

    M. Darveau affirme que les manufacturiers participants – environ une centaine au pays exploitant près de 165 usines – doivent intégrer leur adhésion à « Bien fait ici » (BFI) lors de leurs « pitchs » aux bannières. Ces dernières, avec leurs réseaux de marchands, doivent également être sensibilisées à l’impact de ne pas privilégier les produits manufacturés au Canada, qui respectent à la fois les codes de construction et les normes de santé, de sécurité et de travail.

    Ne pas accorder de points ou d’avantages aux produits locaux proposés au détail décourage l’innovation, nuit à la lutte contre les gaz à effet de serre, encourage parfois le travail des enfants, met en péril l’avenir des régions manufacturières et freine la santé financière des gouvernements.

    Avec une pointe de sarcasme, il ajoute : « Mais si aucun de ces arguments altruistes et solidaires ne vous convainc, achetez local pour une raison plus égoïste : raccourcir votre chaîne d’approvisionnement vous offre plus de contrôle et d’indépendance dans un monde de plus en plus influencé par la géopolitique. »

    Arguments majeurs défendus par le porte-parole de BFI :

    1. Innovation : La prospérité d’un pays se mesure, entre autres, à l’auge des brevets d’invention enregistrés. Il y a vingt ans, le Canada et la Chine en comptaient un nombre similaire. Aujourd’hui, le Canada n’enregistre que 4 000 brevets annuels, contre plus d’un million pour la Chine. Cette tendance met en danger notre nation entrepreneuriale.
    2. Environnement : Importer un produit fini de Chine occupe trois à cinq fois plus d’espace dans un conteneur que d’importer des composants pour assemblage ici. A fortiori, fabriquer un produit entièrement au Canada peut réduire à zéro la dépendance aux conteneurs maritimes. Or, le transport est une des principales sources d’émissions de GES.
    3. Conditions de travail : Si certaines marques internationales dans le vêtement, les articles de sport ou l’électronique ont vu leur réputation ternie en raison de pratiques de sous-traitance douteuses, il est plus que probable que certains produits de quincaillerie ou matériau de construction sont aussi fabriqués dans des conditions de travail moins favorables qu’au Canada.
    4. Économie régionale : Les manufacturiers canadiens génèrent de l’emploi localement, contrairement aux importateurs souvent dépourvus d’effectifs. Par exemple, un manufacturier peut employer 10, 50 ou même 250 Canadiens, créant un impact majeur.
    5. Finances publiques : Un manufacturier canadien génère des revenus fiscaux non seulement avec les taxes qu’il paie, mais aussi via les impôts prélevés sur les salaires de ses employés. Chaque dollar d’importation rapporte environ cinq fois moins dans notre économie que l’activité manufacturière en produit.
    6. Chaîne d’approvisionnement : Les fabricants et bannières doivent intégrer la notion de coût global pour comparer les prix des produits locaux et importés. Le taux de change représente une variable, la non-qualité a un coût, les délais de livraison aussi. Ils doivent être pris en compte.

    Place à la mobilisation en chaîne

    M. Darveau a souligné l’importance de mobiliser les acteurs publics et privés pour relever ce défi. Il s’est engagé à convaincre le gouvernement du Canada de devenir un partenaire actif du programme. Lire à ce sujet sa lettre aux chefs de parti.

    Avec son équipe, il entend également développer une trousse permettant aux marchands de former leurs conseillers-vendeurs sur l’origine des produits.

    Pour que le Canada soit consommé en quincaillerie, le logo « Bien fait ici » doit devenir omniprésent.

    Pour que le Canada soit aussi consommé en quincaillerie, il faut que le logo « Bien fait ici » soit en vue sur les produits accrédités, sur les publicités des manufacturiers, sur les sites web des groupements partenaires. Il faut aussi que commence à s’exercer, comme aux États-Unis, une certaine discrimination des produits domestiques au moment des approvisionnements.

     

     

    Dès sa sortie de conférence, Richard Darveau a répondu, à froid et en anglais, à quelques questions posées par Michael McLarney, président de Hardlines. Cliquez ici pour voir la vidéo de 4 minutes.