Acheter des produits canadiens permet d’atteindre de grands objectifs grâce à des pratiques de tous les jours
Chaque année, autour de la Fête du Canada, le magazine Home Improvement Retailing édite sa section spéciale « Made in Canada ». Avec la permission de son éditrice, nous avons librement traduit en français l’un des principaux articles de cette année en raison de sa pertinence.
Le budget fédéral de 2023 est appelé le « Plan Fait au Canada ». Il met l’accent sur les responsabilités partagées du gouvernement fédéral, des gouvernements provinciaux et du secteur privé pour investir dans notre pays afin d’atteindre les objectifs de consommation nette zéro d’ici 2050. Il souligne l’importance d’investir dans les ressources naturelles, dans une économie propre et dans des cadres politiques qui créeront des emplois pour les travailleurs canadiens et aideront la classe moyenne à prospérer.
Bien que ces macro-idéologies soient importantes, chaque Canadien peut contribuer à la réalisation de ces objectifs à un niveau plus microéconomique en faisant de simples choix au quotidien quant à l’endroit où il effectue ses achats et aux produits qu’il consomme. Soutenir les entreprises locales et acheter des produits fabriqués au Canada sont des mesures essentielles pour garantir la prospérité économique du pays pour les générations à venir.
La pandémie a suscité un prise conscience quant à la manière dont les gens effectuent leurs achats. Selon une étude d’Accenture, faire des choix plus durables et acheter dans des magasins de proximité sont des priorités pour 54 % et 46 % des consommateurs respectivement, et 88 % d’entre eux pensent que ces changements de comportement se poursuivront pendant de nombreuses années.
Acheter des produits fabriqués au Canada signifie que les consommateurs achètent des produits de qualité dont le processus de fabrication est contrôlé et dont l’empreinte environnementale est réduite. Soutenir les entreprises locales contribue à stimuler l’économie régionale en créant des emplois de valeur, en soutenant les familles et en renforçant la communauté et la culture locales.
La colonne vertébrale du pays
Les petites entreprises sont la colonne vertébrale de notre pays et emploient près de 70 % de la main-d’œuvre canadienne. Elles s’adaptent aux marchés, aux tendances et aux influences régionales et nationales. Parallèlement, elles s’efforcent de bâtir des relations avec leurs clients et leurs communautés. C’est ainsi qu’elles tentent de se démarquer des grandes entreprises multinationales.
Tout comme il est important que les consommateurs fassent leurs achats localement et consomment canadien, il est important que les petites entreprises fassent de même en soutenant les entreprises locales et les produits nationaux dans la mesure de leurs capacités. Par exemple, existe-t-il un logiciel canadien pour les systèmes de gestion de l’entreprise ou de point de vente ? Les entreprises stockent-elles des produits de fabricants canadiens ou, du moins, les proposent-elles aux côtés de produits et de matériaux des concurrents étrangers ?
Le secteur de l’épicerie a connu une évolution considérable en ce qui concerne le stockage de produits locaux, et les clients sont plus conscients qu’auparavant de cette tendance. Les problèmes de pénurie de produits et de chaîne d’approvisionnement survenus après la pandémie ont souligné l’importance des produits nationaux.
Les petites entreprises qui soutiennent les entreprises canadiennes et locales ainsi que leurs communautés donnent l’exemple à leurs clients. Avec les clients qui achètent local et canadien, ces entreprises retournent dans leurs communautés et encouragent la croissance économique.
En même temps, les taxes dépensées pour ces produits et dans ces entreprises reviennent dans la communauté. Les impôts payés aux petites entreprises et les taxes locales payées par les petites entreprises finissent par financer des améliorations communautaires telles que les écoles, les espaces verts, les transports publics et les soins de santé. À l’inverse, les impôts payés aux grandes entreprises ou lors d’achats en ligne risquent de ne pas rester au niveau local, ni même au Canada.
Soutenir les organisations caritatives locales
Les petites entreprises qui soutiennent leur communauté deviennent également des représentants de cette dernière. Elles sont plus susceptibles de contribuer à des œuvres de bienfaisance, en particulier des entités locales. Les petites entreprises donnent 250 % de plus que les grandes entreprises à des organismes locaux sans but lucratif et à des causes communautaires, selon une étude de SCORE, un réseau de mentors bénévoles pour les entreprises. De même, 66 % d’entre elles font des dons à des organismes de bienfaisance locaux :
- 66 % d’entre elles font des dons à des organisations caritatives locales
- 48 % soutiennent des organisations de jeunesse
- 39 % soutiennent des organisations religieuses locales
- 32 % font des dons à des organisations caritatives et sociales locales.
En fait, 75 % des propriétaires de petites entreprises donnent en moyenne 6 % de leurs bénéfices à des organisations caritatives chaque année.
S’il est bon pour la communauté de rendre la pareille, c’est aussi bon pour les affaires. L’étude SCORE indique que 85 % des consommateurs ont une image plus positive des entreprises qui font des dons à des organisations caritatives et que 90 % d’entre eux veulent savoir comment les entreprises soutiennent les causes caritatives. Dans un monde de plus en plus homogène, les communautés qui préservent leurs entreprises uniques et leur caractère distinctif ont un avantage économique, selon les données de l’Institute for Local Self-Reliance (ILSR), une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis qui vise le renforcement des entreprises indépendantes et des économies locales. En outre, la propriété locale garantit que les décisions importantes sont prises localement par des personnes qui vivent dans la communauté et qui ressentiront les effets de ces décisions.
L’étude de l’ILSR montre que le fait de faire ses achats dans des magasins locaux contribue à maintenir des centres-villes dynamiques, compacts et accessibles à pied, ce qui est essentiel pour réduire l’étalement urbain, l’utilisation de l’automobile mobile, la perte d’habitat et la pollution de l’air et de l’eau.
Cela nous amène à une autre raison importante de faire des achats locaux et d’acheter des produits fabriqués au Canada, ce qui réduit l’impact sur l’environnement.
Réduire l’impact sur l’environnement
Le budget du gouvernement fédéral donne clairement la priorité à la réalisation d’objectifs d’émissions nettes zéro d’ici à 2050. L’industrie de l’amélioration de l’habitat peut avoir un impact significatif sur la réalisation de ces objectifs, simplement en soutenant la rénovation et la construction de maisons qui vont dans ce sens. Les matériaux utilisés pour construire ces maisons sont également importants, mais pas seulement parce qu’ils sont fabriqués à partir de matériaux recyclés ou parce que le fabricant a une faible empreinte carbone.
La production d’un grand nombre de ces matériaux nécessite beaucoup d’énergie et de ressources, sans compter que ceux-ci sont encore plus néfastes pour les objectifs « zéro émission » s’ils ne sont pas jetables et finissent dans des dépotoirs. Mais même si les produits ont une faible empreinte carbone et qu’ils sont jetables, les produits fabriqués ou provenant de l’étranger créent une empreinte carbone plus importante en raison de la manière dont ils sont transférés du site d’origine au site de fabrication jusqu’au magasin.
Acheter localement permet de réduire les déchets de traitement, d’emballage et de transport, ce qui se traduit par une diminution de la pollution. Les entreprises locales qui s’approvisionnent auprès d’autres entreprises de leur région contribuent également à la protection de l’environnement en réduisant le trafic commercial et les embouteillages, ce qui signifie une réduction des émissions potentielles de carburant qui contribuent à la pollution de l’air dans les communautés et dans le monde entier.
En bref, les matériaux d’origine locale produisent moins de déchets en évitant les déplacements et les livraisons inutiles et en réduisant la quantité d’emballages utilisés.
Soutenu par BFI
Au Canada, notre industrie a la chance d’avoir un organisme sans but lucratif sous charte fédérale qui encourage l’achat de matériaux de construction de qualité et d’autres articles fabriqués au Canada et destinés au marché résidentiel. Bien fait ici / Well Made Here (BFI) a été formé collectivement en 2018 par plusieurs bannières de l’industrie et associations professionnelles.
La vision de BFI est de renforcer la chaîne de valeur entre les fabricants, les bannières et leur réseau de quincailleries et de centres de rénovation, afin de mieux servir les consommateurs et les entrepreneurs en construction. Plus précisément, BFI cherche à résoudre cinq problèmes :
Pour les consommateurs : les aider à trouver des informations sur les produits de qualité fabriqués localement
Pour les entrepreneurs certifiés : améliorer leur offre, en collaboration avec les détaillants, grâce à l’achat de produits locaux de qualité
Pour les détaillants : se positionner comme une destination de choix pour les clients désireux d’acheter des produits accrédités
Pour les enseignes : associer leur image et leurs réseaux au mouvement croissant en faveur de l’achat de produits locaux et de qualité
Pour les fabricants : se démarquer des produits importés ou à faible valeur ajoutée en fournissant des informations techniques aux bricoleurs et aux entrepreneurs
Présentement, l’organisme travaille avec le gouvernement fédéral dans le cadre des consultations relatives à la loi sur la concurrence. La politique de la concurrence implique l’examen et le développement continus des politiques nationales et des accords commerciaux internationaux afin d’encourager la concurrence tout en promouvant l’efficacité de l’économie canadienne.
« Nous voulons une loi améliorée qui considère comme une concurrence déloyale ou injuste les produits provenant de l’étranger qui ne répondent pas à nos exigences techniques nationales (telles que le code de construction ou les spécifications de la CSA) ou qui ne respectent pas les normes canadiennes relatives aux travailleurs et à la planète », déclare Richard Darveau, président-directeur général de BFI. « Notre argument repose sur le fait qu’un produit fabriqué au Canada coûte généralement plus cher parce qu’il doit respecter nos normes de qualité, la sécurité et le respect des travailleurs, ainsi que la santé de la planète.
« En outre, nous soutenons que les autorités devraient calculer la consommation de gaz à effet de serre générée par les distances et les moyens de transport. Par ailleurs, nous montrerons que de nombreux pays comme l’Allemagne, la France et les États-Unis sont connus pour être de bons acteurs impliqués dans les accords de libre-échange alors que, parallèlement, ils soutiennent concrètement et officiellement les produits industriels fabriqués sur leur propre territoire. »