À quatre ans, le programme « Bien fait ici » mérite des attentes et de la bienveillance
Hier, en 2018, naissait « Bien fait ici ». Le programme a-t-il réellement atteint le stade biologique qu’on attend d’une jeune pousse de quatre ans ? La crise sanitaire aurait-elle retardé son développement? Richard Darveau, président-directeur général, tranche franchement à la question.
« Tel un bambin, le programme « Bien fait ici » a dû commencer à apprendre à marcher avant de courir, avant de rêver de prendre ses ailes et s’envoler. Les premiers pas ont été prometteurs. L’organisme avait été baptisé d’un joli nom, des mots-image, compréhensibles dans les deux langues. Son logo, à cheval entre la maison et le drapeau du pays n’avait reçu que des louanges.
Sauf qu’au moment où ce petit être, avide, pulsé d’énergies positives, mais fragile en raison de ses racines trop peu profondes allait entrer dans le monde des grands, bang, la pandémie lui est tombée dessus. Il n’était âgé que de 18 mois. Et comme nous tous, il ignorait que la parenthèse dans laquelle nos vies ont stagné allait durer deux ans. Même trente mois.
La progression du programme n’a pas été stoppée par la crise sanitaire, mais ralentie. Ainsi, environ 60 manufacturiers avaient décidé de parrainer le programme dès sa naissance. Au cours des trois années qui ont suivi, il s’en est ajouté une quarantaine.
Du point de vue des produits, on estime à moins de 600 accréditations dès les premiers mois d’activité. Puis, malgré que les manufacturiers avaient – et ont toujours – d’autres chats à fouetter, le programme repose aujourd’hui sur plus de 7000 articles de quincaillerie et matériaux de construction qui arborent notre logo, sans négliger le fait qu’il est soutenu par huit enseignes et groupements d’achats de quincaillerie au pays. Et respecté de toutes les autres, dont plusieurs songent sérieusement à joindre nos rangs.
À quatre ans, un enfant a déjà mené plusieurs apprentissages de front, il a testé son positionnement social, il sait s’exprimer, gérer ses actions. À quatre ans, « Bien fait ici » n’est pas encore de cette ligue. Le chemin à parcourir menant à sa reconnaissance par toute l’industrie est plus long que celui parcouru. Quant aux utilisateurs finaux des produits accrédités que sont les propriétaires résidentiels et les entrepreneurs en construction et en rénovation, avouons non pas notre échec, mais notre défi : ils n’ont encore aucune idée de qui nous sommes.
Pourquoi? Parce que les ressources humaines et financières dont nous disposons ne nous permettent pas de marketing grand public. Je sais que j’ai l’air de me répéter, mais d’ici notre cinquième anniversaire, obtenir l’appui officiel et financier du gouvernement du Canada occupe le premier rang de nos priorités. Et nous réussirons. Pas par pensée magique. Parce que les planètes s’alignent. Permettez que j’explique.
D’abord, la COVID-19 et ses variants semblent mieux se gérer, ce qui donne à la fonction publique comme aux politiciens le souffle de lancer de nouveaux chantiers constructifs; ce pourrait l’être une mesure d’encouragement à l’achat de produits canadiens de qualité auprès des citoyens comme des entreprises du pays.
Ensuite, on assiste à la remise en question des circuits longs d’approvisionnement internationaux alors que s’exacerbe la lutte aux changements climatiques, deux conditions qui confèrent au mouvement en faveur de l’achat local de nouvelles vertus.
« Bien fait ici » n’est encore qu’un enfant, dont le développement a été ralenti par la pandémie. Souvenons-nous-z-en. Ayons certes à son égard des ambitions à la hauteur des rêves que nous entretenons pour nos propres enfants sans pour autant omettre une nécessaire bienveillance. »
Opinion signée Richard Darveau
Président-directeur général
Bien fait ici